5 Juin 2017
Paris - Exposition
Musée Marmottan
Jusqu'au 2 juillet 2017
L'oeuvre de Camille Pissarro (1830-1903), le chef de file des impressionnistes, est consacrée actuellement au Musée Marmottan à Paris. Cette exposition-évènement est la première présentée en France depuis une quarantaine d'années. Elle réunit un ensemble de soixante quinze peintures, pour la plupart des chefs-d'oeuvre, plusieurs d'entre eux n'ayant jamais été montrés en France. Le parcours de la visite divisé en sept séquences chronologiques, illustre les étapes créatrices du peintre depuis ses débuts aux Antilles danoises où il est né jusqu'aux grandes séries urbaines et portuaires de ses dernières années.
Peintre de figures et de paysages, Pissarro aime représenter la ville, la campagne et la mer, se tenant volontiers à l'écart des courants artistiques contemporains pour garder sa liberté.
L'Autoportrait de 1896 accueille les visiteurs à l'entrée de l'exposition. Au fil des salles ils découvrent tout d'abord l'exotisme des premières oeuvres peintes loin des influences parisiennes (Deux Femmes causant au bord de la mer 1856), puis celles de ses débuts à Paris après sa rencontre avec les futurs impressionnistes. Avec eux il travaille en plein air en s'attachant à décrire les paysages sous différentes lumières dont les reflets scintillent sur la neige et sur l'eau (La Route de Versailles 1870). Tout au long des années 70 sa palette s'éclaircit et sa touche en virgule s'anime, fixant ainsi sur la toile les base mêmes de la peinture impressionniste (Gelée blanche à Ennery 1873). Pissarro s'intéresse dès les années 80 au thème de la figure; il peint alors des chefs-d'oeuvre : la Jeune Paysanne au chapeau de paille 1881 - La Paysanne assise 1881. Pendant ces années il se libère de l'Impressionnisme pour se rapprocher du Pointillisme de Seurat et des Néo-impressionnistes : Automne, peupliers 1894 au feuillage rendu par une multitude de petites touches mordorées. Pissarro consacre ses dernières années de travail à ses vues urbaines (Paris) et portuaires (Rouen et Le Havre) qu'il peint d'une touche plus épaisse, avec une palette plus vive (Le Pont-Neuf, après-midi soleil 1901 - Quai de la Bourse, Rouen, soleil voilé 1896.). Ses sujets sont souvent les mêmes mais il change les prises de vue sous des temps et des heures variables.
Une exposition "magique" d'un ensemble remarquable de peintures du "plus grand des impressionnistes". Au cours de la visite l'on peut cependant regretter le nombre trop important de visiteurs dans les salles, qui rend difficiles l'approche et la circulation entre les oeuvres.
BR