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BlablaARTS - Brigitte Roussey

Expositions - Beaux-Arts

Le grand peintre Paul Delvaux honoré à Evian

Evian - Exposition

Palais Lumière

Jusqu'au 1° octobre 2017

La Terrasse 1979

Le Palais Lumière rend actuellement hommage à Paul Delvaux (1897-1994), l'un des plus grands peintres surréalistes belges du XXème siècle. Son univers singulier et mystérieux, peuplé de femmes silencieuses, de couples ambigus, de trains fantomatiques, de squelettes et de temples antiques, envoûte les visiteurs par son appel au rêve et au départ pour des cités lointaines. Paul Delvaux rêve ! Il rêve d'une femme sensuelle qu'il décrit avec poésie dans ses relations amoureuses et ses jeux de séduction.

Son histoire personnelle est compliquée. Fils de bonne famille, sa personnalité fragile et ombrageuse a du mal à s'épanouir sous l'emprise d'une mère trop autoritaire. De plus un amour perdu et un mariage raté ne facilitent pas ses relations avec les femmes, expliquant sans doute son obsession à les représenter.

L'exposition réunit 80 oeuvres : des dessins, des études et des peintures des années 1920 à 1970 environ. Elles proviennent essentiellement d'une collection particulière belge complétée par quelques pièces importantes du musée de Bruxelles. Son parcours se divise en sept séquences qui illustrent les thèmes chers à l'artiste comme le rêve, la théâtralité, la féminité, la solitude ou le voyage.

Dès les années Trente, Delvaux s'intéresse aux mécanismes de l'inconscient prônés par les surréalistes, sans toutefois adhérer à leur manifeste qu'il juge automatique et trop répétitif. Il préfère approcher le surnaturel et  rechercher l'évasion de l'esprit par l'absurde. (Le Rêve 1935 - Le Palais en ruine 1935). Parallèlement, il concentre son travail sur la représentation de la femme sensuelle et sur sa nudité. Pour lui, elle ne peut être que mystérieuse, érotique et inaccessible. Toutes ses muses se ressemblent car elles traduisent sans doute son idéal féminin (Couple et enfant dans la forêt 1928-29 - Les Deux Amies 1930-31). L'année 1934 est très importante car il découvre avec stupeur les travaux des peintres surréalistes Giorgio de Chirico et Magritte. Son style alors évolue très vite, avec l'introduction dans ses tableaux de décors de théâtre et de mis en scènes tout à fait nouvelles. Ses femmes devenues solitaires prennent des poses apprêtées dans des architectures irréelles (Trois Femmes dans un décor surréaliste 1935 - L'Escalier 1946). Très tôt Delvaux est aussi captivé par l'activité ferroviaire. Il aimera peindre des trains et des tramways pour leur modernité bien sûr, mais surtout pour leur appel au rêve et au voyage dans des contrées lointaines. Enfin la dernière séquence des Squelettes est difficile car elle interpelle le public par leurs sujets macabres, étonnants dans l'oeuvre du peintre. Cependant l'on remarque avec surprise que ces squelettes sont présentés dans des décors familiers, ce qui les rend presque sympathiques ! (Les Squelettes 1944).

Le Divan 1934

Paul Delvaux, peintre poète, "Maître du rêve", invite les visiteurs à découvrir, à travers ses oeuvres, les messages qu'il leur transmet pour qu'ils puissent entrer dans son monde onirique, imaginaire et silencieux.

Une exposition remarquable qui ne laisse personne indifférent.

Brigitte Roussey

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