Damien Clocombet sculpteur et Pim de Chabannes peintre, à Lyon

Lyon - Exposition

Galerie Michel Estades

Jusqu'au 13 janvier 2018

Dès les premiers pas dans la galerie un dialogue vivant se met en place entre les bronzes animaliers naturalistes de Damien Colcombet et les peintures délicates de Pim de Chabannes, réunis le temps de l'exposition. Quelle bonne idée de présenter ces faces à faces qui mettent étonnamment en valeur les oeuvres de chacun des artistes : des bronzes aux belles patines et des toiles étranges aux tonalités raffinées.

Breton d'origine et lyonnais d'adoption, Damien Colcombet (1967) est très vite attiré par les animaux qu'il regarde vivre dans les fermes. Quelques années plus tard il découvre avec un grand intérêt les

pensionnaires des zoos et des réserves africaines. Tous les animaux le fascinent, qu'ils soient chat ou crocodile ! Il les observe longuement avant de les représenter avec une incroyable justesse dans leur morphologie comme dans leurs mouvements. Le modelé des sculptures frémit sous la lumière qui s'accroche sur les aspérités de la peau, de la crinière ou des poils des animaux, en vibrant à leur surface. Après avoir modelé son sujet dans la terre, le sculpteur travaille par paliers au fur et à mesure du durcissement de la glaise. Le fondeur coule ensuite le bronze selon la technique de la fonte à la cire perdue. Damien Concombet aime les animaux massifs : les buffles, rhinocéros, éléphants, gorilles, girafes ou morses, et même les chevaux de traits. Plus vrais que nature, ils ont, pour la plupart d'entre eux, une belle patine brune brillante et plus rarement blanche pour les animaux au pelage clair (Coquet, taureau charolais). Tous ces bronzes s'animent en des scènes réelles et justes (Les deux guépards 2016 - Leçon de chasse 2017).

La peinture de Pim de Chabannes nous invite à entrer dans son univers poétique et

mystérieux. Née à Montréal en 1962 et rentrée trop vite en France avec sa famille lorsqu'elle était enfant, elle garde la nostalgie des paysages et des grandes étendues canadiennes. Son admiration pour le grand peintre anglais Turner perce dans ses premiers paysages imaginaires noyés dans des lumières diffuses. Puis, après s'être affranchie de son maître, elle élabore son propre langage. Ses motifs sont alors suggérés plus que décrits et ses personnages se perdent dans des fonds très travaillés. Elle peint au pastel à l'huile dans des tonalités lumineuses qu'elle adoucit par des notes de blancs et des petites touches de roses, de jaunes ou d'oranges. Pim de Chabannes construit ses tableaux avec la couleur, sans lignes ni contours nets pour souligner les formes. (Le Bouquet dans la cuisine, maison dans l'Allier -

Balcon aux tulipes - Jeux de plage - Petite fille au chapeau...). La touche est légère, vaporeuse et aplatie par le bâton de pastel à l'huile . L'oeil du spectateur est progressivement conduit vers le fond du tableau par un jeu de plans colorés successifs qui construisent la perspective sans qu'il ne soit arrêté par une ligne brisée. Tout au long de la visite on est sensible à la douceur de ses peintures qui enveloppent avec beaucoup de poésie les sculptures animalières.

Une belle exposition où l'on apprécie à la fois le réalisme et l'imaginaire des oeuvres. Aussi allez vite la voir avant qu'elle ne s'achève le 13 janvier 2018.

Brigitte Roussey

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