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BlablaARTS - Brigitte Roussey

Expositions - Beaux-Arts

Le grand sculpteur CESAR honoré à Paris

Paris - Exposition

Centre Georges Pompidou

Jusqu'au 26 mars 2018

Fanny Fanny - bronze soudé 1990

L'exposition-évènement du Centre Georges Pompidou consacre actuellement le sculpteur français César (1921-1998), en présentant ses cinquante années de création. Venues du monde entier, les 130 pièces réunies permettent aux visiteurs d'approcher l'oeuvre aux multiples facettes d'un artiste considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands sculpteurs de son temps.

Après une formation à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, César se fait vite remarquer par l’originalité de son travail du fer. Il côtoie l’avant-garde parisienne, les artistes de Montparnasse et de Saint-Germain des Près ; il est l’ami d’Alberto Giacometti, de Germaine Richier et de Pablo Picasso, tout en étant fasciné par l’œuvre de Rodin. Figure incontournable de la création artistique au lendemain de la guerre, il devient à la fin des années 60 l’un des membres influents du mouvement des Nouveaux Réalistes. César travaille en troquant les outils traditionnels du sculpteur pour le chalumeau ; il utilise tous les matériaux, même les plus contradictoires, et toutes les techniques. Il aime travailler en cycles, depuis les Fers soudés dès 1949, jusqu’aux dernières Compressions (1976-1998).

 

Le parcours thématique de l’exposition s’articule autour des grands chantiers menés souvent de front par l'artiste qui revient sans cesse sur son travail. Elle est présentée dans la grande galerie lumineuse du sixième étage du bâtiment qui domine les toits de Paris. L’œuvre de César est montrée dans sa totalité, avec une scénographie très aérée qui met remarquablement en valeur les pièces le plus souvent monumentales. La visite débute avec la présentation des Fers soudés (L’Homme qui marche 1954 – L’Esturgeon 1954), suivis par les Plaques métalliques, très importantes dans le processus créatif de César par leur conception modulaire et répétitive (La Grande Duchesse 1955). Quelques bustes (Armandine 1958-65) témoignent du retour provisoire du sculpteur vers la figuration. Un peu plus loin les Compressions des années 1959 à 1970 sont installées devant les larges baies vitrées de la salle (Compression Dauphine 1959 - Compression Ricard 1962).

Compression Dauphine 1959

Ces compressions ont scandalisé un public qui ne comprenait pas le travail de l’artiste consistant alors à compresser toutes sortes de matériaux, depuis des carrosseries de voitures, des tubes d’aluminium, jusqu’aux mobylettes. Dans la zone voisine les Empreintes humaines

Pouce 1965

(Pouce 1965) réalisées en résines synthétiques dès 1963, et les Expansions (1967) en mousse de polyuréthane solidifiée, qui s’étalent comme de la lave sur le sol. Le cycle suivant des Enveloppages (1970) est moins connu car il est resté expérimental : César insère des objets hétéroclites (machine à écrire, téléphone) entre des feuilles de plexiglas transparent. A la fin des années 70 il reprend son travail de  soudure à l’arc, mais il abandonne le fer au profit du bronze (Fanny Fanny 1990).

 La visite se termine avec les dernières Compressions monochromes des années 1976-1998, des compressions d’automobiles neuves de l’usine Fiat entre autres, qu’il peint aux couleurs du constructeur.

 

Les visiteurs ne peuvent qu’être séduits par tant de créativité et d'innovations. Cette première grande rétrospective parisienne de l’œuvre de César dévoile l’univers d’un artiste qui a oscillé constamment entre le classicisme et la modernité pour réécrire l’histoire de la sculpture.

 

Brigitte Roussey

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