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BlablaARTS - Brigitte Roussey

Expositions - Beaux-Arts

KUPKA, rétrospective à Paris

Exposition - Lyon

Galeries nationales du Grand Palais

Jusqu'au 30 juillet 2018

 

Le Rouge à lèvre - 1908

La magnifique exposition du Grand Palais honore actuellement le peintre tchèque Kupka en présentant l’œuvre considérable de l’un des pionniers de l’abstraction. L’homme timide et indépendant n’a pas eu de son vivant la notoriété des peintres abstraits Kandinsky, Malevitch, Mondrian ou Delaunay car il a peu montré ses oeuvres restées longtemps dans son atelier ! Justice est faite puisqu’on le considère aujourd’hui comme le « père » de l’abstraction géométrique. L’exposition illustre l’ensemble de sa création, depuis ses débuts marqués par le symbolisme jusqu’à l’après-guerre et ses dernières peintures des années cinquante. Au- travers de séquences chronologiques et thématiques, le public découvre l’évolution rapide de ses recherches sur la valeur des lignes, des formes et des couleurs qui l’ont conduit rapidement à l’abstraction.

 

Autoportrait 1910

Frantisek Kupka (1871 Prague – 1957 Puteaux) étudie la peinture dans sa ville natale puis à Vienne avant de s’installer définitivement à Paris en 1896. Il y côtoie les avant-gardes et se rapproche du symbolisme dont  l’idéalisme le conduit  vers le non figuratif. Tout d’abord illustrateur de presse pour gagner sa vie, il se fait connaître par ses illustrations d’ouvrages littéraires.

 

L’exposition réunit plus de trois cents œuvres : peintures, dessins, gravures, manuscrits, journaux, livres illustrés, photographies et films regroupés en cinq sections. Dès le début du parcours nous sommes étonnés par deux peintures contemporaines présentées côte à côte : le Portrait de madame Kupka 1905-09, classique et figuratif, et Madame Kupka dans les verticales 1910-11, résolument abstraite. Elles témoignent des hésitations du peintre qui, dès 1912, abandonne progressivement le figuratif au profit de l’abstraction. Après quelques toiles symbolistes (La voie du silence, sphinges),

 une série de peintures montrent l‘évolution fulgurante du travail du peintre sur la couleur qu’il traite maintenant par plans et aplats souvent cernés d’un trait de couleur (Portrait de famille. 1910 – Grand Nu 1910)

Le Grand nu 1910

 Puis ses motifs se simplifient jusqu’à la disparition totale du sujet pour laisser toute son autonomie à la couleur. Les volumes et les mouvements sont maintenant décomposés par la couleur (Disque de Newton 1911-12)

Disque de Newton 1912

et s’organisent autour de lignes, de courbes, de plans horizontaux et verticaux (Autour d’un point 1923-36) rythmés par des gammes colorées vibrantes et lumineuses.

Autour d'un point 1923-1936

  

L’étage inférieur de l’exposition réunit un bel ensemble de peintures  abstraites  de grand format : La Montée 1922-23. L’artiste structure de plus en plus ses formes par la couleur malgré une courte parenthèse « machiniste » à la fin des années 20 pendant laquelle il peint des œuvres inspirées par la machine (Musique 1930-32).  En 1931 Kupka se rapproche du mouvement Abstraction/Création en rejoignant Arp, Giacometti et Van Doesburg et expose régulièrement au Salon des Réalités Nouvelles à partir de 1946. La présentation s’achève  avec le tableau Eudia 1933, un « carré parfait » dont l’abstraction géométrique se limite à des lignes et à deux plans rouge et bleu.

Eudia 1933

 

Kupka a évité tout autant les mouvements avant-gardistes contemporains que le marché de l’art pour créer son propre langage abstrait innovant, fort, poétique et moderne. Kupka est bien un « pionnier de l’art abstrait » !

 

Brigitte Roussey

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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