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BlablaARTS - Brigitte Roussey

Expositions - Beaux-Arts

Le peintre Zao Wou-Ki honoré à Paris

Paris - Exposition

Musée d'Art moderne de la Ville de Paris

Jusqu'au 6 janvier 2019

"10.03.72" En mémoire de May 1972

Une sélection importante de peintures et d’encres de grand format du peintre d’origine chinoise Zao Wou-Ki (1920-2013) est présentée actuellement au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Ces œuvres réunies exceptionnellement le temps de l’exposition ont été réalisées par l’artiste entre le milieu des années 1950 et le début du XXIème siècle.

Bien qu’installé à Paris dès 1948 Zao Wou-Ki reste à l’écart des courants artistiques qui fleurissent  alors dans la Capitale et se rapproche de la peinture américaine dont il perçoit toute la vitalité. Les années passant, il redécouvre l’art oriental dont il s’est volontairement éloigné.

 

"15.12.61" 1961

Sans être une rétrospective, l’exposition débute au moment où l’artiste expérimente une abstraction très personnelle qui le conduit à utiliser un espace toujours plus vaste qu’il appelle son espace « silencieux ». A son arrivée à Paris en 1948, Zao Wou-Ki rencontre de nombreux artistes installés dans la Capitale dont Pierre Soulages avec qui il se lie d’amitié. Les années 1954-1966 sont pour lui déterminantes. En effet le long périple qu’il effectue avec ce dernier  aux Etats-Unis, au Japon et à Hong-Kong le marque durablement. Il modifie alors son style en  introduisant dans ses grandes peintures des pictogrammes hérités des caractères archaïques chinois. Dès les années 1970 sa gestuelle s’affirme et ses formats s’agrandissent encore avec l’apparition des polyptyques (Hommage à André Malraux 1976). On note aussi qu’il place ses motifs au centre ou sur les bords du tableau. Sa facture gestuelle peut être dense, parfois même avec des empâtements, ou fluide et lisse, une matière qui rappelle son travail à l’encre de Chine. Il reprend d’ailleurs cette technique dès les années 70 et les encres qu’il réalise tardivement tiennent une place importante dans son œuvre.  Sa palette souvent neutre peut devenir vive (En mémoire de May 1972),

bleutée parfois  (Hommage à Claude Monet 1991), ocrée aussi, et toujours très raffinée.

"02.02.86" Hommage à Henri Matisse 1986

 

Le parcours s’ouvre sur la magnifique toile de 1956 : « Traversée des apparences », de format horizontal très allongé. Les tonalités neutres du tableau ne rappellent en rien le monde environnant car Zao Wou-Ki crée ici un espace irréel, imaginaire, pour que le regard des visiteurs se perde dans la contemplation. Au fil des peintures on découvre avec intérêt l’univers poétique et mystérieux du peintre : « 15.12.61 » 1961 – « Hommage à Claude Monet » triptyque 1991 - « Le vent pousse la mer » triptyque 2004. La visite s’achève sur un ensemble de lavis d’encre de Chine sur papier de très grand format : « Sans titre » 1986 – « Sans titre » 2006. Nous voyons que le peintre a travaillé sans lignes directrices, ses encres traduisant simplement « le désir et la pensée de peindre ». Le dernier triptyque « Le Temple des Hans » 2005 est une sorte de parenthèse dans son oeuvre par l’enchevêtrement des lignes noires qui hachent le tableau.

Le Temple des Han, Triptyque - 2005

 

Un parcours poétique, une œuvre pleine d’énergie et de tensions et une exposition qui enchante les visiteurs.

 

Brigitte Roussey

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