20 Mars 2020
Lyon - Exposition
La Sucrière
Jusqu'au 10 mai 2020
Qu’il est difficile de commenter cette grande exposition tant elle interpelle ses visiteurs à la fois troublés et émerveillés par les magnifiques photographies de Sebastiào Salgado ! Ce dernier leur révèle ses inquiétudes face à la dégradation de notre planète et tire la sonnette d’alarme sur les dangers qui la menacent. « Genesis » est une ode à la nature et une invitation à réfléchir aux remèdes pour la préserver.
Photographe-reporter depuis 1973, Sebastiào Salgado est un artiste franco-brésilien qui est parti pendant 8 ans à la redécouverte de la nature, des animaux et des peuples originels. Des zones Arctiques à l’Antarctique en passant par l’Asie et l’Afrique, les 32 reportages en noir et blanc qu’il a réalisé dévoilent les coins les plus reculés et les plus préservés de notre planète.
245 photographies d’une beauté à couper le souffle rendent ainsi hommage à la Terre.
L’exposition se partage en cinq sections individualisées par les couleurs des cimaises des salles, soit cinq zones géographiques : Le Sud de la planète – les Sanctuaires naturels – l’Afrique – Les Terres du Nord – l’Amazonie et le Pantanal.
Dès l'entrée dans la première section de l'exposition: le Sud de la planète, une région du monde où des glaciers et des montagnes sont à perte de vue, nous nous arrêtons devant la très belle photographie d’un iceberg aux volumes étrangement sculptés, prise dans la mer de Weddell, en Antarctique. Des « Manchots à jugulaire sur un iceberg » 2009,
un « Jeune éléphant de mer du Sud » (Georgie du sud), une « Baleine franche australe » (Argentine), sont exposés à ses côtés. Un peu plus loin dans les Sanctuaires naturels habités par des peuples ancestraux, des animaux rares et des plantes uniques, on note une « patte d’iguane marin des îles Galapagos » ; « l’intérieur d’une maison dans les arbres » (Papouasie occidentale) ; le « Baobab de Grandidier » (Madagascar). En continuant le parcours, la troisième section raconte l’Afrique et ses lieux toujours éternels, photographiés magnifiquement par l'artiste : un « Gorille des montagnes » (Rwanda 2004) ; une série de portraits de « Participants au Singsing de Paya (Papouasie 2008) ; un éléphant qui se cache à l’approche des humains, dans
le parc national de Kafue (Zambie 2010 ) ; des « Femmes mursi et surma », les dernières femmes à plateaux au monde (Ethiopie 2007),
des zèbres et des dunes de sable algériennes. Les paysages des Terres du Nord, entre glaciers, canyons et volcans, sont magiques : « Traversée de l’Ob à la limite du cercle arctique » (Sibérie 2011). Enfin l’Amazonie et le Pantanal, l’Amazonie est considérée comme le poumon de la terre. Malheureusement elle assiste sur sa périphérie à une destruction progressive des forêts au profit de l’exploitation des terres pour l’élevage, des exploitations minières et d'un urbanisme galopant : « Les chutes d’Ichun », Prarara, au cœur de la forêt amazonienne ».
Les visiteurs venus nombreux restent subjugués par la beauté et la poésie des photographies ! Sebastiào Salgado et son épouse Lélia Wanick Salgado, offrent à leur public une véritable ode à la planète, à ses richesses encore épargnées, avant qu’elles ne risquent de disparaître. Une exposition exceptionnelle !
« Quoiqu’il arrive, la terre survivra. Pour l’homme par contre, j’en suis moins sûr »
Sebastiào Salgado.
Brigitte Roussey
A voir dès que la Sucrière sera réouverte !