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BlablaARTS - Brigitte Roussey

Expositions - Beaux-Arts

L'Homme qui marche, de Giacometti

Commentaire artistique 

L'Homme qui marche, 1960 - Fondation Maeght St Paul de Vence

Alberto Giacometti (1901-1966) est considéré comme l’un des plus grands sculpteurs du XXème siècle et aussi comme un grand peintre. Après avoir quitté la Suisse puis s’être installé à Paris en 1922, il suit une formation à l’Académie de la Grande Chaumière dans l’atelier du sculpteur Antoine Bourdelle, un ancien élève de Rodin. Paris est le creuset de toute l’avant-garde artistique de l’époque d’où la chance pour le jeune Giacometti de découvrir dans la Capitale le cubisme, les arts africains et cycladiques. Il rejoint au cours des années Trente le groupe des surréalistes mais les leçons et le dirigisme du mouvement le déçoivent et le poussent à s’orienter différemment en cherchant à renouveler le rapport qui existe entre la figure sculptée et l’espace qui l’entoure, le rapport entre les pleins et les vides. C’est pour s’évader de ce qui lui semblait être une impasse qu’il crée des figures qu’il fait jouer avec le vide environnant qui fait partie intégrante de la composition. Il simplifie ses formes et réduit de plus en plus la matière en la travaillant de telle sorte qu'il ne garde que la silhouette de la forme. Ses sculptures deviennent filiformes, seul leur mouvement réel ou imaginaire occupe l’espace.

L'Homme qui marche, 1947-48 - Bronze peint, Fondation Giacometti

 

l'Homme qui marche I, Bronze 1960

« L’Homme qui marche » 1960, est un grand bronze : 182x27x95 cm, qui porte gravé sur le côté gauche de sa tablette l’inscription ALBERTO GIACOMETTI. Giacometti a réalisé cette œuvre dans son modeste petit atelier parisien qu’il partageait avec son frère Diego devenu son assistant. L’artiste a réalisé plusieurs versions de sa sculpture : la première en 1947 puis trois en 1960 qui se distinguent par de petites différences dans la position du buste et par leur taille. 10 épreuves seulement ont été fondues de cette sculpture.

 

Version II : Bronze 1960 - Fondation Beyeler

L’homme est nu, d’une maigreur squelettique, fragile, comme enfermé dans sa solitude. Sa démarche parait assurée car il part à la recherche d’un monde meilleur. Le buste est légèrement incliné ; les bras sont ballants ; le regard est droit, face à l’horizon ; les jambes sont très longues et les pieds surdimensionnés sont englués dans le socle, ce qui semble ralentir sa marche.

Version III, Plâtre retravaillé au canif, 1960

 

La matière est creusée comme triturée par l’espace qui enveloppe la sculpture. Le modelé accidenté accroche la lumière et porte les empreintes du travail des doigts du sculpteur dans la glaise. D’où vient cet homme, où va-t-il ? Giacometti a-t-il voulu faire une allégorie du progrès humain, de sa marche en avant, ou alors cet homme solitaire et pathétique qui marche difficilement et sans but, figure-t-il un rescapé de l’enfer de la guerre ? ou bien encore traduit-il les difficultés de cette marche vers le progrès et les interrogations de l’artiste sur la fragilité de l’être face à la mort ?

 

Tête d'Homme - Bronze 1947

Plusieurs sculptures sont à rapprocher de « l’Homme qui marche » comme la « Femme assise » 1949-50 – « Tête d’homme » 1947 ou « le chien » 1951. 

 

Femme assise - Bronze 1949-50

 Ce chef-d'oeuvre occupe une place capitale dans l’histoire de l’art. Giacometti a voulu en faire une oeuvre universelle ; son voeux a été écouté puisqu’elle est célèbre dans le monde entier.

 

Brigitte Roussey

 

 

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