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BlablaARTS - Brigitte Roussey

Expositions - Beaux-Arts

"Une Afrique en couleurs", à Lyon

Lyon - Exposition

Musée des Confluences

Jusqu'au 22 août 2021

Masque d'initiation, Chisaluke. XX°s

Avant la fermeture des musées en France, quelques visiteurs ont eu la chance de visiter l’exposition remarquable du Musée des Confluences de Lyon : « Une Afrique en couleurs », qui revisite l’art africain en mettant en exergue l’importance de la couleur sur ce continent. Depuis la fin du XIXème siècle, les sculptures et les objets africains arrivent en Occident uniformément monochromes car dépouillés de leurs accessoires ! A cette époque l’on admirait plus volontiers leur volume et leur puissance graphique plutôt que leurs couleurs, or la couleur est essentielle dans l’esthétique africaine puisqu’elle est porteuse de symboles rituels et régionaux.

 

Masque de danse. Nigéria. 2° moitié du XX°s
Statuette de Mami Wata en charmeuse de serpents. Benin, Nigéria, Togo - XX°s

Le rouge, le blanc et le noir sont les couleurs traditionnelles modulées en luminosité et en texture selon les contextes d’utilisation ; elles sont réservées aux objets rituels et religieux. Les ocres aussi dominent ainsi que le rouge, le vert et le jaune, les trois couleurs des drapeaux africains. Les artistes locaux maîtrisent parfaitement l’usage des pigments colorés ainsi qu’une grande variété de matériaux qui peuvent créer également de la couleur.

 

Statuette de dignitaire - Côte d'Ivoire. XX°s
Coupe à offrir des noix de kola. Nigéria - 2° moitié du XIX°s

Depuis deux siècles, les matériaux d’origine industrielle remplacent peu à peu les substances naturelles : le plastique prend la place des pierres semi-précieuses, la craie, l’argile, entre autres. Les peintures industrielles sont utilisées aujourd’hui car elles sont plus résistantes, plus facile d’emploi, et elles offrent une gamme plus large de couleurs vives et éclatantes.   Le métal est parfois employé pour son éclat et sa brillance, mais uniquement pour du mobilier rituel et pour certains objets de prestige : le rouge du cuivre, le blanc de l’aluminium et du chrome, le jaune du laiton. Les perles en verre, en pâte de verre ou en plastique sont considérées aussi comme des pigments colorés pour orner la surface de parures féminines ou masculines ainsi que des objets usuels et rituels.

Toutes les couleurs ne reflètent pas fidèlement la réalité car elles symbolisent plutôt le surnaturel.

 

Masque guélébé : hyène. Benin - XX°s
Masque poisson. Delta du Niger - 2° moitié du XX°s

Dès l’entrée dans la grande salle sombre de l’exposition, le visiteur est plongé dans une ambiance sonore de musique africaine. Le parcours de la visite est simple et agréable ; il se déroule autour de vitrines aux objets superbes et de portants : des masques de danse, des marionnettes, des tissus somptueux et des statuettes étonnement expressives, un tabouret de femme ainsi que des photographies de murs peints. Tous ces objets sont remarquablement mis en scène

Etoffe masculine, Kente - Ghana. XX°s

Nous admirons aussi la beauté des textiles réalisés à partir de fibres végétales locales, de soie, de laine et de fibres synthétiques, colorés par des procédés de teinture anciens mais aussi avec des colorants synthétiques. Leur tissage est très fin et leurs motifs variés. Aujourd’hui les tissus traditionnels sont remplacés par des textiles fabriqués en Europe comme le Wax, très prisé pour ses couleurs chatoyantes et ses motifs.

 

rue d'honneur. Mali. XX°s
Marionettes Moussa Traoré et sa garde d'honneur. Mali. Fin XX°s

Quelques marionnettes maliennes étonnement vivantes complètent la présentation ! elles sont fabriquées dans le but de participer à des spectacles  populaires qui, souvent, sont les reflets de l’actualité et de la société.

 

Mur peint - Afrique du Sud
"J'aime la couleur" 2003 - Chéri Samba

Une petite exposition riche en couleurs et très bien documentée qui, en modifiant notre regard sur l’art africain, nous fait prendre conscience de l’importance de la couleur considérée aujourd’hui comme une « véritable dialectique ».

A voir ou à revoir dès la réouverture prochaine du Musée des Confluences de Lyon.

Brigitte Roussey

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