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BlablaARTS - Brigitte Roussey

Expositions - Beaux-Arts

Charles Camoin, peintre méditerranéen

Paris - Exposition

Musée Montmartre

Jusqu'au 11 septembre 2022

 

Deux pins dans les calanques de Piana, Corse. 1910

Peintre « Fauve » injustement méconnu du grand public, Charles Camoin (1879-1965) est honoré actuellement à Paris au Musée Montmartre, avec un panorama lumineux de ses œuvres. L’exposition permet aux visiteurs de découvrir ou de redécouvrir l’œuvre de ce grand peintre français qualifié par de nombreux critiques d’art de « peintre méditerranéen ». Au-travers d’une cinquantaine de peintures et autant de dessins, aquarelles et pastels, le public appréciera en déambulant dans les salles, des œuvres magnifiques issues de collections particulières françaises et internationales ainsi que d’institutions publiques, des œuvres peu connues ou même inédites pour certaines, qui illustrent la trajectoire de ce grand peintre « libre » et original. C’est dans le Sud de la France et sur les rives de la Méditerranée qu’il a aimé travailler, mais aussi à Paris, surtout à Montmartre, partageant sa vie avec son épouse, entre ses deux ateliers de Saint-Tropez et de Montmartre.

Le Pont des Arts vu du Pont-Neuf. 1904
Maisons à Montmartre. Vers 1908

Charles Camoin est né à Marseille dans une famille ouverte aux arts. Très vite attiré par la peinture, il se forme dès 1897 à l’École des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Gustave Moreau. C’est au cours de ses années d’école et de vie bohème qu’il se lie d’amitié avec Matisse, Marquet et Manguin avec lesquels il fonde le mouvement du Fauvisme dès l’été 1905, un mouvement important qui annonce les futures révolutions picturales comme celle du Cubisme ou du Surréalisme. Puis avec les années, son style évolue vers l’expressionnisme, surtout pendant la période marquée par sa liaison et sa rupture avec la peintre Emilie Charmy. Ces années tourmentées de doute et d’hésitation le conduisent en 1914 à détruire dans son atelier près de 80 de ses toiles. L’âge mur arrivant, il se tourne plutôt vers le paysage, le nu féminin et les portraits.

Port de Cassis, 1904
Jeune Créole, 1904

Grand coloriste, le peintre utilise une palette chaude et très lumineuse pour poser sa peinture pure en larges aplats colorés qu’il souligne parfois d’un trait plus sombre. Ses cadrages particuliers sont toujours soignés et il se sert de la couleur pour assoir ses compositions aux motifs nets et simplifiés. Il peint d’une touche enlevée, expressive et sensuelle parfois dans la douceur des harmonies colorées !

Lola sur la terrasse,1920

Le parcours de l’exposition se partage en cinq sections à la fois chronologiques et thématiques qui explorent plusieurs moments importants de la vie et de la carrière de l’artiste. Ce sont d’abord les œuvres parisiennes de jeunesses (La Péniche sur la Seine1902), puis celles réalisées lors de son adhésion au Fauvisme (Le Pont des Arts vu du Pont-Neuf1904). Un peu plus loin des peintures où l’on voit le Fauvisme s’affirmer (Port de Cassis1904) et dans les salles suivantes des peintures aux tonalités plus sombres qui traduisent la morosité, le mal être et les hésitations de l’artiste (Autoportrait 1910). Le nu féminin la Saltimbanque au reposde 1905 annonce le thème des Baigneuses, un thème sur lequel le peintre reviendra plusieurs fois de 1962 à 1964. Enfin quelques paysages à la construction solide et aux motifs répétés terminent le parcours de l’exposition (La Croisée des chemins à Ramatuelle,vers 1957).

La croisée des chemins à Ramatuelle. Vers 1957

Charles Camoin a cherché toute sa vie à traduire les émotions et l’émerveillement qu’il ressentait face à la nature, en privilégiant toujours l’harmonie des couleurs et leur poésie. Une exposition intimiste et gaie à visiter avec plaisir !

Brigitte Roussey

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