14 Juin 2022
Lyon - Exposition
Musée d'Art contemporain
Jusqu'au 10 juillet 2022
La cinquième exposition du Musée d’Art Contemporain de Lyon honore la famille Robelin, famille de collectionneurs passionnée d’art contemporain, qui a constitué un ensemble unique d’œuvres : Des photographies, dessins, éditions, estampes, peintures et sculptures. Cette collection encore peu connue du grand public est présentée pour la première fois à Lyon. Liée tout d’abord au mouvement artistique Fluxus des années 70, elle se limite à ses débuts à la photographie avant de s’ouvrir à la peinture et à la sculpture.
Pour élaborer leur collection le couple, suivi par ses deux enfants et leurs conjoints, sélectionnent les artistes selon certains critères : ces derniers doivent utiliser des techniques mixtes, ils doivent prendre des risques en se renouvelant et surtout rester éloignés de tout courant artistique ou de mode. Une fois retenus, la famille Robelin reste fidèle à leur travail et à leurs créations. Les œuvres sont soit achetées directement auprès des artistes soit auprès de galeries comme la galerie Bama (1975-1990) puis la galerie Nelson (1988-2006). À partir de 1996, les enfants du couple reprennent le flambeau et développent la collection par des achats peut-être plus variés. C’est en fait une véritable « Histoire de famille ».
L’exposition réunit plus de 250 œuvres présentées dans les 12 salles qui occupent tout le premier niveau du musée. Quelques salles sont monographiques et les autres thématiques. Au cours de la visite notons certaines œuvres parmi les plus intéressantes. Tout d’abord ce sont les collages et l’aquarelle de Michael Buthe : Lever de soleil à Marrakech,1986, puis les acryliques, fusain et pastel sur photos d’Annette Messager (The shoe.1982 – Trophée, main avec diable 1986-88). La troisième salle est réservée à l’abstraction plurielle avec des œuvres de Bernard Frize (Hoover, 2005 – Nabot,2002), la quatrième présentant un ensemble important de photographies en noir et blanc (Lumière,1987). Un peu plus loin quelques aquarelles et des sculptures en verre et en céramique de Thomas Schütte (Masque N°8, 1994 en céramique vernissée, et Sans titre,Nue allongée,1990). La septième salle est celle des Portraits avec deux grandes séries de photographies dont : United Enemies (A Play in Ten Scenes, 1994 de Thomas Schütte et la série de 100 photographies en noir et blanc : Anciens combattants,1984-1985, d’Eric Poitevin. Günther Förg réalise de grandes photographies d’architecture (Maison sans escalier) et un peu plus loin ce sont les peintures de Callum Innes (Exposed Painting, cadmium orange,1999) et les collages de David Shrigley (Untitud 1999). Olaf Holzapfel interpelle les visiteurs avec ses compositions en paille (Straw Flower, 2018) ou en plexiglas plié. Le parcours se termine avec la salle des Paysages, des paysages qui oscillent entre la figuration et l’abstraction, et entre la photographie et la peinture : 115 Granville2005, de Elger Esser.
Une « Histoire de famille » passionnante, un panorama d’oeuvres issues d’une collection unique, et une exposition importante qu’il faut mette en résonnance avec celle du Musée des Beaux-Arts de Lyon consacrée au photographe Eric Poitevin.
Brigitte Roussey