Hommage au peintre André Cottavoz, à Lyon

21 Septembre 2022

Lyon - Exposition

Galerie Michel Estades de Lyon

Jusqu'au 12 novembre 2022

Pour célébrer le centième anniversaire de sa naissance, la galerie Michel Estades de Lyon consacre sa nouvelle exposition au grand peintre, graveur et lithographe lyonnais André Cottavoz (1922-2012), l’un des fondateurs du courant artistique de la « Nouvelle Figuration de l’École de Lyon » ou "Sanzisme".

André Cottavoz et ses amis Jacques Truphémus, Jean Fusaro, Georges Adilon, Philibert Charrin, diplômés de l’École des Beaux-Arts de Lyon, vivent mal les années « sacrifiées » de l’après -guerre. Pour se faire connaître, ils décident de se regrouper pour fonder un mouvement à l’écart des « isme » comme l’Impressionnisme, le Fauvisme ou le Cubisme, qui rejettera toute étiquette. Le Sanzisme est né et il sera soutenu par les artistes de l’École de Paris qui introduisent le groupe auprès des galeristes et des amateurs d’art.

L’homme était sympathique, généreux, avec un sens inné de la couleur. Déporté en Autriche avec son camarade Charrin, André Cottavoz réintègre l’École des Beaux-Arts de Lyon dès son retour de la guerre, et participe à partir de 1945 à de nombreuses expositions.

C’est après avoir été enthousiasmé par une peinture de Van Gogh et par le travail du peintre Soutine dans le Midi qu’il décide de se consacrer à la peinture. Sa matière prend forme ; elle devient épaisse, malaxée avec ses doigts et avec son couteau comme s’il voulait atteindre le cœur de ses tableaux d’où jaillit une belle lumière qui enveloppe ses motifs. Pour lui la lumière est aussi une matière et il n’y a pas de formes sans elle et sans la couleur. Avec les années elles deviendront plus intenses. Ses gestes sont larges, puissants ; il superpose ses formes en leur donnant un relief étonnamment vivant. Notre regard est alors emporté dans un tourbillon qui laisse nos yeux sans repos ! Ses émotions et ses ressentis percent dans ses compositions : des paysages : Lyon, Paris, le Midi surtout, l’Italie, la Grèce et le Japon ; quelques nus, des portraits tout en intériorité, des compositions animées de personnages, des natures mortes et quelques très beaux bouquets aux couleurs éclatantes.

Notons en parcourant l’exposition quelques peintures et lithographies : Le Port de Juan les pins, une huile sur toile aux couleurs vives de dégradés de verts– la Place du tertre avec ses harmonies raffinées de blancs laiteux et de gris pâles – la Nature morte aux cristaux 1988 dans des couleurs de terre -

La lithographie la Rue – la Plage et ses contrastes osés de bleu de Prusse et d’orange et enfin le Lapin agile. Quelques très beaux bronzes réalisés par des artistes de la galerie sont mis en scène près des tableaux.

Au sous-sol une série de lithographies sur Paris complète la présentation.

André Cottavoz a évité volontairement les modes et les influences car il a toujours privilégié sa liberté d’interpréter la réalité et les émotions comme il les ressentait.

Brigitte Roussey