21 Novembre 2022
Paris - Exposition
Musée d'Orsay
Jusqu'au 22 janvier 2023
Le Musée d’Orsay présente actuellement une grande rétrospective consacrée à l’œuvre du peintre norvégien Edvard Munch (1863-1944). C’est l’exposition parisienne phare de l’automne par la qualité et le nombre des œuvres peintes et dessinées présentées. Elle a été organisée avec le concours du Musée Munch d’Oslo, l’un des plus grands musées au monde consacré à un seul artiste, et qui abrite plus de 26 000 de ses œuvres !
Injustement éclipsée par « le Cri », sa toile la plus célèbre, son œuvre est mal connue du grand public ; aussi les visiteurs découvrent-ils aujourd’hui avec beaucoup d’intérêt, sa singularité et sa puissance évocatrice.
Edvard Munch occupe une place inclassable mais charnière dans l’histoire de l’art moderne. Peintre tourmenté, même angoissé, toujours habité par une profonde mélancolie qu’il laisse percer dans la plupart de ses œuvres. Artiste majeur du symbolisme européen, il a influencé l’Expressionisme allemand avec des œuvres macabres, parfois teintées d’érotisme, nourries par les philosophies de Nietzsche et de Bergson. L’amour, l’angoisse, la vie, la peur, la mort, ou le doute existentiel sont les thèmes principaux traités par un peintre hors normes, qui considère la mort comme « un poème de la vie ».
L’exposition présente une centaine d’œuvres dont une quarantaine de peintures majeures (Désespoir 1892 – Mélancolie 1894-1896 – Près du lit de mort 1895 - l’Enfant malade 1890…). Les œuvres ne sont pas exposées chronologiquement car les organisateurs de l’exposition ont préféré insister sur la notion de cycle chère à l’artiste. La présentation tourne autour de son grand projet, la Frise de la vie dont la réalisation l’a occupée pendant plus de trente ans en lui demandant un travail préparatoire très important qui est à l’origine d’une vingtaine de tableaux sur ce thème, dont le « Cri », exécuté en cinq versions. Il écrit d’ailleurs : « Il y a toujours une évolution et jamais la même – Je construis un tableau à partir d’un autre ». Ce processus créatif singulier qui consistait à réaliser plusieurs fois le même motif, explique le nombre de cycles que l’on trouve dans son œuvre.
En parcourant l’exposition voici quelques œuvres marquantes, sélectionnées peut-être trop arbitrairement : Le « Cri » peint en 1893, manque à l’appel mais l’on peut voir la première version gravée imprimée en noir et coloriée à la main de 1895, accompagnée d’une autre version dessinée : Tête du Cri et mains levées de 1898, qui insiste sur le visage et les mains, en amplifiant ainsi l’impression de terreur dégagée par le sujet.
Au fil des salles, Mélancolie 1894-1896 HST – Soirée sur l’avenue Karl Johan 1892 HST – Désespoir 1892 HST – Le Baiser 1897 HST – Rouge et blanc 1899-1900 HST– Près du lit de mort 1895 HST – Neige fraîche sur l’avenue 1906 HST – Jalousie 1907 HST – Le Soleil 1912 HST – Autoportrait, le Promeneur nocturne 1923-1924 HST, Les Femmes sur le pont 1934-1940 HST…
Cette exposition majeure qui couvre l’ensemble de la carrière d’Edvard Munch, permet à ses visiteurs de découvrit ou de redécouvrir l’œuvre de ce grand peintre norvégien, une œuvre à la fois cohérente, voir obsessionnelle, et toujours renouvelée.
« On nait, on aime, on meurt » autant de thèmes qui laissent les visiteurs quelque peu troublés par des sujets aussi mélancoliques.
Brigitte Roussey