1 Janvier 2023
Genève - Exposition
Musée rath
Jusqu'au 23 avril 2023
La peinture ukrainienne s’expose actuellement au Musée Rath de Genève, qui a invité la Galerie nationale d’art de Kyiv à présenter son exposition exceptionnelle « Du crépuscule à l’aube », révélant à cette occasion une partie de son patrimoine culturel.
Organisée pour fêter le centenaire de cette très grande institution ukrainienne, l’exposition vient d’arriver à Genève avec une cinquantaine de peintures et d’œuvres graphiques des XIXème et du début du XXème siècles ainsi que quelques-unes d’aujourd’hui, sur le thème de la nuit, ce moment éphémère et sublime entre le soir et le matin, toujours renouvelé.
Malgré la guerre qui dévaste l’Ukraine, la Galerie nationale d’art de Kyiv a poursuivi ses activités dans son bâtiment endommagé par des tirs de roquette ! Le MAH, en accueillant cette belle exposition, rappelle à son public son rôle d’institution refuge, l’art étant un patrimoine universel qu’il faut protéger !
De nombreux paysagistes ukrainiens ont aimé se pencher sur les effets du soleil couchant, sur ceux de l’aube naissante ou du crépuscule embrasé. Ils ont cherché à restituer les impressions de nuit au moyen d’effets picturaux qui font naître les émotions comme les nombreux contrastes entre l’obscurité et la lumière naturelle, celle d’une bougie ou la lumière artificielle.
Que ce soit dans les peintures laïques ou religieuses, les spectateurs remarquent très vite la présence de plusieurs courants artistiques qui s’interfèrent comme le Romantisme, l’Académisme, le Symbolisme, le Réalisme ou l’Impressionnisme. Ces regards multiples mettent en résonnance une vision très poétique de la nuit, célébrée par le grand écrivain russe d’origine ukrainienne Nicolas Gogol (1808-1852).
Parmi les paysagistes les plus connus citons Arkhip Kouïndji (1842-1910), célèbre en son temps grâce à ses merveilleux reflets du clair de lune : Nuit au bord du fleuve Don. HST 1882, l’une de ses peintures les plus emblématiques – Ivan Aïvazovski (1817-1900), originaire de Crimée, qui a choisi de décrire la nouveauté et l’insolite, à partir de croquis rapportés de ses voyages au Moyen-Orient : Scène de vie au Caire. HST 1881 – Puis Satyre, une HST du peintre Wilhelm Kotarbinski (1849-1921) qui a travaillé à Rome puis vécu le reste de sa vie à Kyiv. Ses peintures énigmatiques tournées vers le symbolisme, traitent des sujets religieux, mythologiques et historiques. Un peu plus loin les portraits d’Ilya Repin (1844-1930), un peintre un peu à part dans l’art ukrainien : La Nonne HST 1887 et quelques scènes de genre et d’histoire. Enfin Yuliy Klever (1850-1924) : Crépuscule d’hiver, HST 1885. Les quelques autres peintres présents dans l’exposition ont aussi travaillé avec talent sur la fugacité des lumières de l’aube et du crépuscule.
Au fil des salles, on remarque les liens qui existent entre cette peinture ukrainienne encore peu connue et la peinture de paysage de l’école de Genève au XIXème siècle. Un nouveau rapport entre la nature et l’homme est né, qui sera suivi par de nombreux artistes européens.
Cette exposition exceptionnelle est une lueur d’espoir pour l’Ukraine car elle montre, par sa signification symbolique, que les aubes chatoyantes succèdent toujours aux nuits les plus sombres !
Brigitte Roussey