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BlablaARTS - Brigitte Roussey

Expositions - Beaux-Arts

Le retour triomphal de Ramsès II à Paris

Paris - Exposition

Grande Halle de la Villette

Jusqu'au 6 septembre 2023

 

Partie supérieure du cercueil de réhumation de Ramsès II

Ramsès II, l’un des plus grands pharaons d’Égypte, est célébré dans la grande exposition « Ramsès et l’or des pharaons » présentée actuellement à Paris, Grande Halle de la Villette. Troisième souverain de la XIXème dynastie, il a succédé à son père pharaon Séthi 1° (1294-1279 av. JC), son règne ayant été l’un des plus long de l’Ancienne Égypte puisqu’il a duré 67 ans, jusqu’à sa mort à 91 ans en 1213. Il a eu 8 femmes et plus de 100 enfants !

Le cercueil extérieur de Sennedjem. XIX° dynastie

L’exposition réunit près de 180 œuvres millénaires, exceptionnelles pour un grand nombre, présentées dans une scénographie qui recrée les monuments égyptiens : des statues, bijoux somptueux, sarcophages et leurs couvercles, momies d’animaux, vaisselle d’or, sculptures ainsi que quelques reconstitutions réussies. Le cercueil d’inhumation de Ramsès II est le clou de l’exposition. Il n’est pas venu en France depuis 47 ans, lorsque sa momie avait été sauvée par nos spécialistes français. De très nombreux trésors issus d’autres sites égyptiens sont également exposés, mais nombre d’entre eux ne sont pas de l’époque de Ramsès II. Quelques belles pièces proviennent de tombes inviolées de la ville de Tanis.

Partie supérieure d'un colosse en calcaire de Ramsès II. XIX°dynastie
Buste en granit de Merenptah

Lorsque Ramsès II monte sur le trône en 1279 av. JC, il a 25 ans et hérite d’une Égypte en pleine renaissance, après qu’elle ait traversé une période difficile due au règne calamiteux du pharaon hérétique Akhenaton. Roi de tous les superlatifs et de la démesure, Ramsès fut un pharaon pacifiste, économiste, bâtisseur et aussi guerrier, qui a redonné à l’Égypte sa prospérité et un âge d’or qu’elle ne connaîtra plus par la suite.

Ses exploits militaires lui ont permis de reconquérir les territoires perdus de l’empire en repoussant les ennemis hors d’Égypte : les Syriens, les Libyens et surtout les Hittites lors de la célèbre bataille de Qadesh vers 1274 av. JC. Immense bâtisseur, on lui doit de nombreux bâtiments érigés à sa gloire et à celle de son empire : les temples de Louxor, d’Abydos, commencé par Séthi 1°, et d’Abou Simbel dédié à lui-même, au dieu Amon et à sa première épouse Néfertari. Il a bâti une nouvelle capitale, Pi-Ramsès, totalement disparue, dont le site n’a pas encore été repéré par les archéologues. Pour compléter ses ambitions architecturales, il  fait ériger la grande colonnade de Karnak ainsi que son tombeau dans la vallée des rois. Quant aux sculptures, ce sont presque toujours des statues colossales à son effigie qui ornent les temples et des bas-reliefs qui racontent ses exploits. On trouve des cartouches à son nom gravés sur d’innombrables bâtiments.

Façade du grand temple de Ramsès II réédifié, Abou Simbel
Colosse de Ramsès II sur la façade du temple

Pour entrer dans le vaste espace de l’exposition, les nombreux visiteurs doivent s’armer de patience car l’attente est longue ! Une fois entrés, il leur est difficile de commencer la visite et d’approcher les vitrines.

présentation du cercueil de Ramsès IIdans l'exposition
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Le cercueil d'inhumation de Rames II

Le centre de l’exposition est le cercueil de Ramsès II autour duquel s’articule le parcours trop mal défini.

Ce sarcophage n’est pas celui dans lequel a été placé Ramsès II à sa mort en 1213 av. JC car sa tombe a été très vite pillée, mais un autre certainement beaucoup plus modeste, où l'on a déposé sa momie retrouvée 150 ans plus tard. Il est en bois de cèdre du Liban décoré de peintures : le pharaon porte le némès, la coiffure rayée royale, avec sur le front l'uréus, le cobra royal, les sceptres qu'il tient en mains, ses bras étant croisés sur sa poitrine. Ensuite nous tentons d’accéder aux vitrines qui réunissent des pièces magnifiques : de très beaux bijoux, de la vaisselle d’or, des statuettes,

Amulette en or massif de Bastet. Tombe de Psousennès 1° à Tanis

amulettes en or massif, certaines pièces n’étant jamais sorties d’Égypte.

Masque en bois doré du cercueil d'Aménémopé
Masque funéraire en or de Oundebaounded. XXI° dynastie

Les masques funéraires du général Oundebaounded, en or, ainsi que celui en bois doré du cercueil d’Aménémopé sont beaux mais sans avoir la splendeur de celui de Toutânkhamon, présent dans l'exposition qui lui a été consacrée à Paris, en 2018. Un peu plus loin le sarcophage de Sennedjem en bois peint et doré, occupe le centre d’une reconstitution de son tombeau décoré de scènes peintes.

Vitrine avec bijoux dont le collier en or de Psousennèst. XXI° dynastie
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Pendentif pectoral de Sat-Hathor-Lounet. XII° dynastie
Bracelet de Shéshonq II
Collier de Néférou-Ptat. XII° dynastie

Pour les bijoux, citons le magnifique pendentif en or de Sat-Hathor-Lounet, XIIème dynastie - le bracelet de Shéshonq II, XXIIème dynastie. Dans une salle voisine, la partie supérieure d’un colosse en calcaire de Ramsès II, XIXème dynastie et le buste en granit de Merenptah, quatrième pharaon de la XIXème dynastie.

Une exposition qui raconte l’histoire du règne et de la postérité de l’un des plus grands pharaons d’Égypte ancienne. Cependant elle ne semble pas être à la hauteur du tapage médiatique qui a entouré son ouverture au public car elle ne rivalise ni en qualité, ni en nombre d’œuvres présentées dans la remarquable exposition "Ransès II" du Grand Palais à Paris en 1976. C'est dommage car trop commerciale, elle en est décevante !

Brigitte Roussey

 

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