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BlablaARTS - Brigitte Roussey

Expositions - Beaux-Arts

Le Futurisme italien et Enrico Prampolini

Commentaire artistique

 

Cassandra - HST 1947

La Galleria d’Arte Moderna à Rome vient de présenter une grande exposition consacrée au Futurisme italien illustré par deux grands artistes : Enrico Prampolini (1894-1956) et Osvaldo Peruzzi (1907-2004). Seul Prampolini est l'objet de cette étude.

Enrico Prampolini est né en 1894 à Modène, et mort à Rome en 1956. Il est l’un des représentants majeurs du Futurisme italien auquel il adhère dès 1913. On le considère comme l’une des figures internationales de l’art italien de l’entre-deux guerres.

Le Futurisme est l’un des grands mouvements de l’avant-garde européenne. Fondé à Milan en 1909, ses membres ont voulu libérer l’Italie du poids de son passé en glorifiant la modernité, la vitesse, et toute la révolution industrielle. Moins connu que les autres grands mouvements artistiques de la première moitié du XX°s comme le Fauvisme, le Cubisme, l’Abstraction lyrique ou encore le Dadaisme, il n’en est pas moins un mouvement très organisé et actif de 1909 à 1925, sous la férule du peintre Marinetti et du manifeste du Futurisme.

Pour parvenir à introduire la vitesse et le mouvement dans leurs tableaux, les artistes futuristes superposaient plusieurs images de personnages ou d’objets et juxtaposaient aussi plusieurs couleurs pures pour fixer les vibrations et le mouvement.

Figura nello spazio - HST 1937
Funerali del romanticismo. - Huile sur contreplaqué 1934

Enrico Prampolini suit une formation à l’Académie des Beaux-Arts de Rome, avant de se lier à Paris avec les représentants de l’avant-garde européenne : la Section d’or, le Bauhaus, de Stijl, Abstraction-création, Picasso, Mondrian, Kandinsky ou Cocteau. Ses idées révolutionnaires prennent corps dès 1917 avec la création de séries de films d’inspiration futuriste (Thaïs), et de nombreux décors de théâtre. Exclu du mouvement futuriste en 1915, puis après son retour en 1920, il participe en 1923 au Manifeste de l’Aéropeinture, une déclinaison picturale du futurisme, appelé aussi le « second futurisme », qui s’enthousiasme pour l’aéronautique, le dynamisme et la vitesse des avions.

De retour en Italie, ses œuvres réalisées pendant les 15 dernières années de sa vie s’apaisent ; elles deviennent plus imaginatives et plus douces.

Sinfonia Tragica - Tempera sur carton 1944

L’abstraction prônée par l’artiste privilégie un style fait d’arrangements simples de lignes et de couleurs. Il n’hésite pas à risquer des accords pastel de bleus, roses et blancs qui font face à des couleurs pures, très gaies, en association ou en opposition. Il peint en larges aplats colorés qu’il souligne de lignes géométriques ou ondulées (Sinfonia Tragica), animant et définissant ainsi la construction du tableau (Cassandra). On remarque que certains de ses fonds sont granuleux car Prampolini utile des rajouts de semis de sable et travaille beaucoup sa matière souvent épaisse ; autour de 1935 il réalise des œuvres multi-matériaux témoignant de ses recherches sur les différentes matières utilisables, ce qui le conduit, après une abstraction des plus rigoureuse, à des œuvres informelles.

Autoritratto - Encre de Chine sur carton 1941

Une œuvre peinte très novatrice qui permet de considérer Enrico Prampolini comme  l’un des artistes le plus important du Second Futurisme italien.

Brigitte Roussey

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