Les peintures lumineuses de Félix Ziem, à Evian

7 Janvier 2024

Evian - Exposition

Palais Lumière

Jusqu'au 21 Avril 2024

Constantinople. Sainte Sophie au soleil levant. 1860-1890

La peinture du XIXème siècle est à l’honneur actuellement à Evian avec une exposition consacrée à l’œuvre de Félix Ziem (1821-1911), un peintre étonnement moderne pour son époque ! Conçue par le Petit Palais à Paris puis présentée au Palais Lumière, cette nouvelle exposition propose à ses visiteurs de redécouvrir l’œuvre d’un grand peintre- voyageur, pré-impressionniste et orientaliste.

Bazar à Constantinople. XIX°s - Aquarelle

L'Avant port de Martigues. XIX°s - Aquarelle

Elle réunit plus d’une centaine de peintures, de nombreuses aquarelles, dessins, sculptures et croquis de carnets de voyage, qui montrent les lieux que Félix Ziem a aimé et qui ont marqué des pans de sa vie : des vues de Rome, Venise et ses fêtes, Saint Pétersbourg, Constantinople et son sultan, Alger, Marseille, Martigues, Nice ou Paris. La plupart des œuvres présentées proviennent du legs qu’a fait l’artiste au Petit Palais. Les commissaires de l’exposition proposent une nouvelle lecture du travail du peintre en insistant sur sa quête d’une nature idéale et d’un monde rêvé. Les œuvres sont accompagnées d’extraits de musique contemporaine, de films d’époque et de documents d’archives.

D’origine Bourguignonne et Polonaise, Ziem étudie l’architecture à Dijon qu’il pratique ensuite à Marseille, jusqu’à ce qu’une rencontre fortuite avec le duc d’Orléans, grand admirateur de ses dessins, l’oriente vers une carrière de dessinateur. Il crée une école de dessin puis voyage en Europe : Martigues en 1840, Venise dès 1842, Paris en 1849 où il rencontre les peintres Millet et Théodore Rousseau qui lui feront découvrir la forêt de Fontainebleau et l’école de Barbizon. Il visite ensuite l’Angleterre, les Pays-Bas puis voyage en Orient. Sa vie se partage alors entre Marseille, Martigues, Nice et Paris où il meurt très âgé en 1911.

Le parcours de l’exposition se déroule en huit sections qui suivent l’évolution du travail du peintre : Des vues urbaines, des intérieurs d’église, des scènes populaires et des nombreuses marines. Il a fait de l’eau et de la lumière le centre de son travail, annonçant par ses recherches sur les reflets, l’Impressionnisme.

Félix Ziem est ouvert à toutes les techniques, que ce soient celles de la peinture à l’huile, de l’aquarelle où il excelle, des dessins au fusain, à la mine de graphite, au lavis ou à l’encre de Chine. Il a été l’un des derniers peintres à se servir de pigments naturels pour composer ses couleurs, utilise fréquemment les glacis, peint aussi au couteau ; ses touches sont vives, libres, et se superposent. Plus de 200 de ses aquarelles sont conservées au musée de Martigues.

L'Arc de Triomphe de l'Etoile. HST 1850-1855

En parcourant les salles, notons, bien sûr trop arbitrairement, les aquarelles : La Douane de Venise, et Venise, le Pont desSoupirs – Constantinople, Sainte-Sophie au soleil levant HST 1875-1880 – Paris Avenue des Champs-Elysées HST 1875-1880 et l’Arc de Triomphe de l’Étoile 1850-1855 ou encore l’Éléphant, huile sur bois et d’autres œuvres encore

Artiste célébré de son vivant, peintre original et inclassable, Félix Ziem a été un peintre majeur du XIXème siècle. Théophile Gautier écrivait en 1851 : Mélez un Turner et un Bonington et vous aurez pour résultat un Ziem.

« Félix Ziem, saisir la lumière » est une exposition à ne pas manquer d’aller voir !

Brigitte Roussey