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BlablaARTS - Brigitte Roussey

Expositions - Beaux-Arts

Denise Ferrier, peintre, honorée à Mâcon

Mâcon - Exposition

Musée des Ursulines

jusqu'au 31 décembre 2024

 

Composition - HST 1953

Consacrer l’œuvre d’une artiste injustement oubliée est la gageure que s’est posée le musée des Ursulines à Mâcon, en présentant sa nouvelle exposition « Être peintre dans la France de l’après-guerre ». Denise Ferrier (1920-2011) a débuté sa carrière artistique dans l’immédiat après- guerre, dans un contexte qui n’était pas favorable à une artiste femme pour acquérir un certain statut. Engagée dans la voie de l’abstraction, Denise Ferrier n’a eu de cesse d’expérimenter ses recherches malgré les grandes difficultés matérielles qu’elle a rencontré tout au long de sa vie.

Composition N°1 : "Joie". Huile sur isorel 1953
Composition N°2. Huile sur isoler 1953

Née à Vichy en 1920 et très vite attirée par le dessin et la peinture, elle arrive à Paris à 25 ans pour suivre une formation à l’Académie Frochot, dans l’atelier du peintre Jean Metzinger (1883-1956).  Elle y rencontre le peintre cubiste Jean Spadoni qui devient son compagnon et avec qui elle s’installe à la Cité des Fleurs à Paris 17°. Dès 1947 elle expose au salon d’Automne puis à celui, plus important, des Réalités nouvelles, soutenue dans sa démarche par les peintres fondateurs du Salon : Auguste Herbin et Sonia Delaunay, ainsi que par le peintre André Lhote. Les années 50 sont pour elle très fertiles jusqu’à la mort prématurée de son compagnon qui la plonge dans la précarité. Pour élever leurs fils elle doit travailler tout en poursuivant sa peinture qu’elle axe maintenant sur l’abstraction.

Parallèlement elle réalise une œuvre graphique abondante et elle s’adonne aussi à la pratique de l’autoportrait. Ses peintures privilégient les couleurs riches et colorées et les rapports entre la ligne et la couleur sont pour elle essentiels.

"Rythmes". Huile sur papier 1951
"A Spado" HST 1957-1958

 

L’exposition réunit 150 peintures et dessins issus du fonds du musée, complété par des prêts du musée national d’Art moderne de Paris et des musées des Beaux-Arts de Lyon et de Bordeaux. Quelques œuvres de ses amis artistes Henry Valensi et Henri Goetz accompagnent la présentation.

Sans titre. HST nd

Le parcours suit les étapes importantes des recherches de Denise Ferrier vers l’abstraction. Il débute dès la fin de la guerre pour se terminer à la fin du XXème siècle. Tout au long des salles, notons trop arbitrairement bien sûr, « ASpado ». HST 1957-58 – « Les Exercices du trombone » HS bois 1949 – « Sans Titre » gouache sur papier 1950 – « Printemps » HST 1987 – « Nature morte » Huile sur isorel 1970-80 – « Sans Titre », encre de Chine sur carton 1968 – « Autoportrait » encre de Chine sur papier 1973 et bien d’autres œuvres encore qui permettent aux visiteurs de découvrir l’œuvre complexe et importante de Denise Ferrier. L’acquisition de quatre œuvres par le Centre Pompidou en 2021, confirme la valeur de cette artiste et l’importance de cette exposition pour réparer l’injustice dont elle a souffert.

Une exposition à découvrir avec beaucoup d’intérêt.

Brigitte Roussey

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