Les céramistes contemporains honorés à Lyon

29 Novembre 2021

Lyon -Exposition

Musée des Beaux-Arts

Jusqu'au 27 février 2022

Pour la première fois, le Musée des Beaux-Arts de Lyon présente une exposition de céramiques contemporaines, avec une bonne sélection de pièces issues de son fonds et de quelques prêts. Bien illustrée, elle montre l’évolution de ces arts du feu que sont la céramique, de 1960 à 2020. « Par le feu, la couleur » est une exposition présentée en deux parties. Tout d’abord au premier étage dans le salon dit « La Norenchal », l’on peut voir près de 200 œuvres de la collection du musée ; au deuxième étage l’exposition-dossier réunit des pièces importantes réalisées par de grands noms de la céramique contemporaine.

Dès son origine, la poterie avait un usage utilitaire et domestique. Ses propriétés ont été utilisées dès l’Antiquité dans la décoration architecturale et pour la fabrication d’objets et de sujets funéraires. Au cours des siècles suivants, la céramique reste très prisée mais à la fin du XIXème siècle, son usage en France décline face à de nouveaux matériaux industriels. Elle retrouve ses quartiers de noblesse en se renouvelant au cours du XXème siècle grâce aux recherches sur la matière, sur les textures et sur les effets de surface grâce à la découverte de l’émail.

Dans les années 40 les poteries sont cuites au feu de bois. Puis, au cours des générations suivantes, les céramiques deviennent de véritables sculptures minérales aux effets chromatiques obtenus par l’utilisation de différentes terres et de nouveaux modes de cuissons : les flammes font apparaître à la surface des nuances de rouge et la fumée des noirs plus ou moins profonds. Le Raku, une technique utilisée par les japonais au XVIème siècle, prône une cuisson lente à basse température, qui laisse une place souvent importante au hasard. Le verre soufflé, scié, fusionné, est aussi employé par certains artistes. Depuis quelques années, les céramistes utilisent des fours à gaz ou électriques, qui leur permettent de mieux maîtriser les cuissons et d’introduire de nouveaux matériaux.

Après avoir parcouru l’exposition du premier étage puis traversé les salles de la peinture flamande et hollandaise, le visiteur accède par un escalier à l’exposition temporaire au deuxième étage du bâtiment. Dès l’entrée, il apprécie sa scénographie attrayante, les céramiques étant mises en valeur par des jeux de lumière sur leurs surfaces et par l’éclat de leurs couleurs qui tranchent sur les murs noirs de la salle.

Jean-François Fouilhoux : "Crêtes" avant 2017

Ursula Morley-Price : "Brown curly heart form" vers 2010

Le parcours se partage en trois sections. Tout d’abord les « sculptures minérales » avec des œuvres de Jean Lerat (« Sculpture » vers 1960), de Gilles Suffren (« Balance » avant 1995), ou de Bernard Dejonghe (« Meule vive » 1994). Un peu plus loin, la deuxième section ou « Les céramiques picturales » : de Claude Varlan « Petit vase » 1999 – de Claude Champy « Falaise » 2008, de Haguiko « Tumulte d’eau » 1984 (Raku). Dans la troisième section ou « La rencontre de l’inattendu », citons Patrick Loughran « Half-mast » 2006, Béatrix Trepat « Nuage » 2017-18 ou Marc Alberghina « Sucrerie douce » 2018.

Marc Alberghina : "Sucrerie douce" 2017-18

Cette énumération est malheureusement trop sélective face à des œuvres pour la plupart très originales, de belle qualité et surprenantes par la variété des techniques utilisées. On ne peut qu’admirer la dextérité et le talent de ces artistes.

Une petite exposition intéressante qui témoigne de la richesse de la collection de céramiques du Musée des Beaux-Arts de Lyon, des œuvres « débordantes de créativité et de couleurs ».

Brigitte Roussey