Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
BlablaARTS - Brigitte Roussey

Expositions - Beaux-Arts

Kees Van Dongen, le peintre qui aimait les femmes

Paris - Exposition

Musée de Montmartre

Jusqu'au 26 août 2018

Fernande Olivier 1905

L’exposition parisienne « Van Dongen et le Bateau-Lavoir » présentée dans le charmant musée de Montmartre, réunit une sélection d’oeuvres d’un peintre dont le travail est parfois jugé trop irrégulier et facile. La présentation  se concentre sur l’année passée par Van Dongen au Bateau-Lavoir, le berceau de l’art moderne popularisé par Picasso dès 1905. L’avant-garde bohème et révolutionnaire : Picasso, Derain, Vlaminck, Modigliani, Matisse, Apollinaire ou Max Jacob…s’y réunissait et travaillait dans une ambiance propice aux échanges et aux expériences. Cette courte période du Bateau-Lavoir (fin 1905, début 1907) a influencé considérablement la suite de la carrière du peintre.

 

Kees Van Dongen (1877-1968) a été cet homme excentrique qui a très vite cherché à s’imposer à Paris en prenant le meilleur à chaque moment et en profitant de chaque rencontre ! Tout d’abord illustrateur de publications anarchistes, il suit les avant-gardes qu’il juge intéressantes et regarde en plagiant quelque fois le travail des autres : Monet, Degas ou Toulouse Lautrec. Toutefois sa force de peindre le fait remarquer et passer de la bohème aux cercles mondains européens.  Au cours des années suivant son passage au Bateau-Lavoir et ce jusqu’à sa mort, il consolide sa réputation de portraitiste mondain  très recherché !

La Parisienne 1906-07

 

Le peintre en fait parfois trop ! Il peint en accentuant ses traits et en agrandissant ses ombres par des aplats de couleurs tranchés. Ses visages marqués évoquent des masques aux traits épais et aux yeux noircis. Il peint à larges coups de brosse, sans nuances, mais avec beaucoup de spontanéité et de charme malgré les nombreuses répétitions.

 

Deux Yeux 1911

Une soixantaine de peintures, dessins, lithographies et photographies sont exposées dans les petites salles du musée. Au rez-de-chaussée l’Autoportrait de 1895, suivi de Montmartre, le Sacré-Cœur le matin 1904, des Fétards 1903 et Le Bal 1902-03, des  peintures aux tonalités vives. Un peu plus loin quelques toiles importantes peintes dans son atelier du Bateau-Lavoir comme les Lieuses 1905 et l’Epouvantail 1905, et surtout le magnifique Portrait de Fernande Olivier 1905, la compagne de Picasso du moment.  Ensuite Van Dongen change sa manière de peindre et traite des sujets qui privilégient les scènes de cirque et de music-hall (Le Promenoir 1907). C’est dans son nouvel atelier rue Lamarck qu’il peint les Lutteuses de Tabarin 1907-08,

Les Lutteuses de Tabarin 1908

pour répondre aux Demoiselles d’Avignon 1907 de Picasso, ainsi que le Nu à la corbeille de fleurs 1908. Les nombreux portraits mondains regroupés dans les salles suivantes sont appréciés pour leur modernité et leur style naturaliste : Portrait de Madame de Plagny (dit Femme à l’éventail 1920) et celui d’Anna de Noailles 1931. Le grand tableau La cabane Rouge 1954, clôture l’exposition.

 

La plupart des tableaux présentés ont été peints avant 1914. On aime leur spontanéité attachante et leur force, tandis que ceux de la période suivante jusqu’à sa mort, sont  malheureusement répétitifs et quelque peu commerciaux. Bien qu’irrégulière, l’œuvre laissée par Kees Van Dongen témoigne avec panache de son époque !

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article