11 Mai 2022
Paris - Exposition
Musée Guimet
Jusqu'au 29 août
Le Musée Guimet consacre sa nouvelle exposition "L’arc et le sabre, imaginaire guerrier du Japon" au samouraï, ce personnage légendaire, ce guerrier hors du commun, qui occupe toutes les expressions de l’art au Japon. Elle met en avant la reprise par la culture populaire de l’image du guerrier japonais, en présentant une série d’estampes qui racontent, parmi d’autres, l’histoire des 47 rônins, ces 47 guerriers très emblématiques de la légende samouraï, une légende qui est partie d’un fait historique : leur exclusion de la société japonaise féodale et leur suicide collectif en 1703 pour sauver leur honneur.
À la fin du IXème siècle, des groupes armés se constituent au-travers un système de classe ; mais c’est à partir des XIVème et XVème siècles que la tradition guerrière japonaise se met en place en s’inscrivant dans un ensemble de règles et de coutumes. Ces guerriers prennent, à partir du XIXème siècle, le nom de Samouiraï. Leur mode de vie se défini en établissant des règles précises : avoir le culte de la patrie et de l’empereur ainsi que celui du respect du danger et de la mort, et avoir une culture artistique et littéraire très élaborée. La figure du guerrier a tenu et tient encore une place importante dans la culture japonaise.
L’exposition décrit les différentes facettes du personnage du samouraï en montrant tout ce qui se rapporte à sa personnalité mythique et à ses légendes : sa culture, son goût pour le théâtre de Nô, la cérémonie du thé ou la poésie. Elle réunit de nombreuses estampes, des éléments d’armures, des casques et des sabres, des livres et des photographies ainsi que des objets d’art. Toutes ces pièces magnifiques sont regroupées en sections qui illustrent l’histoire de ces guerriers emblématiques encore présents dans le Japon moderne et en Occident.
Le samouraï est issu de l’élite et de l’aristocratie. On l’admire pour son habileté au combat et au maniement des armes et aussi pour son idéal de conduite. Son mode de vie s’inspire des préceptes religieux du Bouddhisme et du Taoïsme, qui se penchent sur la brièveté de l’existence, la violence, et la mort donnée et reçue. Son costume correspond à son appartenance à une classe et son armure est considérée comme un instrument de prestige et de cérémonies plus qu’un équipement de combat.
Sans tomber dans une énumération quelque peu fastidieuse, notons au fil des salles certaines pièces particulièrement intéressantes et remarquablement mises en scène : L’estampe représentant l’Acteur du KabukiBando Misugoro II- Une photographie d’un Ambassadeur japonais,fin XIX° début XX°s (atelier Nadar 1855-1939) et celle des samouraïs du fief de Satsuma. – Une petite sculpture en terre cuite ou Haniwan,représentant un personnage avec une épée, avant 1905 – Un casque accompagné d’un masqueet un Vase au guerrier japonais. Citons aussi parmi les nombreuses estampes, celle représentant Ichikawa Danjuro VIIdans le rôle de Shibaraku, 1820 et admirons l’étoffe d’une Veste de pompierhikeshi-banten, époque Edo, 19°s.
Le parcours se termine sur des films mangas et des jeux vidéo qui remettent au goût du jour ce guerrier légendaire.
Depuis plus d’un siècle, le samouraï reste un symbole de pouvoir et de loyauté. Aujourd’hui encore, il fait partie de l’imaginaire japonais et Occidental.
L’exposition très documentée permet à son public d’apprécier ou de découvrir l’histoire du samouraï, ce guerrier mythique dont l’histoire oscille entre fantasme et réalité !
Brigitte Roussey